Qu’est-ce que la « Taxe Zucman » ? Du nom de l’économiste Gabriel Zucman , ce projet vise à instaurer un impôt minimum sur les très gr...
Qu’est-ce que la « Taxe Zucman » ?
-
Du nom de l’économiste Gabriel Zucman, ce projet vise à instaurer un impôt minimum sur les très grandes fortunes.
-
Principe : garantir que les personnes possédant une richesse supérieure à 100 millions d’euros paient un taux effectif d’imposition d’au moins 2 % par an sur leur patrimoine.
-
Objectif : éviter que certains ultra-riches, grâce aux niches fiscales et aux optimisations, contribuent proportionnellement beaucoup moins que les ménages modestes.
-
Potentiel : environ 1 800 foyers fiscaux concernés, avec un rendement estimé jusqu’à 20 milliards d’euros par an (chiffre contesté, jugé surestimé par plusieurs économistes).
Où en est le projet de loi ?
-
Adopté par l’Assemblée nationale début 2025, soutenu par la gauche et les écologistes.
-
Rejeté au Sénat, certains sénateurs le jugeant « confiscatoire ».
-
Le gouvernement reste prudent, craignant un impact négatif sur l’investissement et l’entrepreneuriat.
Pourquoi le projet inquiète-t-il les start-up ?
Inquiétude | Explication | Impact possible sur les start-up |
---|---|---|
Problème de liquidités | Les fondateurs détiennent souvent leur richesse sous forme de parts sociales ou d’actions non revendues, donc sans liquidités disponibles. | Risque d’obligation de vendre des parts pour payer l’impôt, perte de contrôle sur l’entreprise. |
Évaluation du patrimoine | La valorisation des start-up est souvent volatile et complexe (brevets, actions non cotées, valorisation interne). | Risque d’imposition sur une valeur « théorique » exagérée, différente de la réalité économique. |
Attractivité et compétitivité | Fiscalité trop lourde peut inciter investisseurs et entrepreneurs à s’installer ailleurs (ex. Londres, Dubaï, Suisse). | Moins d’investissements étrangers, fuite de talents et de capitaux. |
Stabilité fiscale | Les entrepreneurs recherchent de la visibilité. | L’instabilité décourage les prises de risques et la création d’entreprises innovantes. |
Réactions des entrepreneurs
-
Arthur Mensch, fondateur de Mistral AI, affirme soutenir l’idée de justice fiscale mais alerte sur le risque de nuire à la compétitivité française. Selon lui, en l’état actuel, « il ne pourrait pas personnellement payer cette taxe ».
-
Plusieurs investisseurs redoutent que le projet étouffe l’esprit d’entreprise si aucune exception n’est prévue pour les start-up en croissance.
Conséquences possibles
-
Accroissement de la contribution fiscale des ultra-riches.
-
Risque de ventes forcées d’actions, fragilisant l’actionnariat des jeunes entreprises.
-
Complexité accrue pour les fondateurs (évaluations, fiscalité, montage juridique).
-
Éventuel exode fiscal de certaines fortunes vers des pays à fiscalité plus clémente.
-
Besoin d’aménagements spécifiques pour protéger l’écosystème start-up (différé d’imposition, exonérations partielles, plafonds adaptés).
Conclusion
La Taxe Zucman veut corriger une injustice fiscale perçue et augmenter les recettes publiques, mais elle suscite une forte inquiétude dans le monde des start-up.
Son application sans ajustements risquerait de :
-
fragiliser les jeunes entreprises,
-
décourager les investisseurs,
-
et nuire à l’attractivité de la France en matière d’innovation.
👉 L’enjeu sera donc de trouver un équilibre entre justice fiscale et dynamisme entrepreneurial.
Aucun commentaire